Tout le monde explique partout, télévision et journaux, et ce depuis au moins Avril 2002, que Lionel Jospin a échoué; pire, qu'il a fait un gigantesque "bide" ! Mais c'est parce que tout un chacun imagine que sa mission était, au minimum, de développer le P.S. et de l'amener à la victoire pour l'élection présidentielle de 2002.
Cependant, une autre analyse est possible: Lionel Jospin a été trotskyste. Or, comme pour les chasseurs alpins ("Chasseur un jour, Chasseur toujours"), on est trotskyste à vie. Et j'imagine qu'il a reçu une mission de ses chefs vers la fin des années 1970: infiltrer et détruire le P.S., le parti des social-traitres. D'abord militant, auprès de F. Mitterand qui n'avait pas plus que lui de brevet absolu de socialisme (et qui venait de l'autre bord de l'échiquier politique), il devint Premier Secrétaire au début des années 1980, et, à ce titre, développa un discours très intellectualiste qui dut mettre la puce à l'oreille de F. M., suffisamment au moins pour qu'il lui jette L. Fabius "dans les pattes".
Il a fallu que Jacques Delors, le père de Martine Aubry, se "dégonfle" en 1994 pour que les portes de la candidature à l'élection présidentielle de 1995 lui soient ouvertes: L. J. élimine Emmanuelli de la candidature (pour une fois que le P.S. pouvait avoir un vrai socialiste pour candidat !); et il n'a pas fait un si mauvais résultat. Cependant, Chirac est élu et dispose d'une confortable majorité à l'Assemblée Nationale; mais Jospin tient le P.S. sur ses genoux, une main devant lui caressant le nombril, une main derrière prête à ...
Et en 1997, comble de chance pour lui, Chirac "dissout la droite" (à croire que J. C. était complice, à moins que Villepin ne soit Trotskyste également, ce qui en surprendrait plus d'un, à commencer par lui-même !). Le P.S. remporte les législatives anticipées, et Jospin devient Premier Ministre. Cela durera 5 ans pendant lesquels il "met le paquet" pour désespérer le Peuple Français du Parti Socialiste: privatisations à haute intensité, aberrante loi sur le temps de travail qui aboutira au blocage des salaires (4 heures hebdomadaires en moins, c'était faisable sur 20 ans, 1 heure tous les 5 ans), propos décourageants en réponse à l'attitude de Michelin ("le gouvernement ne peut pas tout faire"), ....
Et, cerise sur le gâteau, lorsqu'il annonce sa candidature à la présidence de la République au cours du mois de janvier 2002, il précise immédiatement que son programme ne sera pas socialiste!!! Je n'ai pas voté pour lui et, puisque j'ai voté Chevènement, je suis coupable de sa défaite! Battu par Le Pen pour le second tour il avoue être responsable et abandonne ses camarades au milieu du gué.
Le P.S. ne s'en remettra pas vraiment; et chaque fois que c'est nécessaire, comme pour la dernière présidentielle (où il a saboté la candidature pourtant officielle de Ségolène R. après l'avoir favorisée par ses attaques sexistes qui avaient provoqué un élan de sympathie en sa faveur), ou, plus récemment, pour le congrès du Parti, il sort de sa fausse retraite à l'Île de Ré (en fait il se cache à Paris derrière la bande du XVIII°) et revient semer la zizanie chez les "social-traitres".
Cette fois, le P.S. ne s'en remettra pas sans implosion, et le soldat trotskyste Jospin aura gagné et bien mérité de la cause ....!.
Non, Lionel Jospin n'a pas échoué;
il n'a pas fait un énorme bide:
au contraire, Lionel Jospin a gagné.
Étonnant, non ?