Cette lettre, je l'ai commencée le 10 octobre 2008, il y a 9 mois donc. Puis, constatant autour de moi l'agitation effervescente de tous ces "experts" très efficients (la définition la plus lapidaire, la plus imagée, mais souvent aussi la plus juste du mot "efficience" est "Action de faire du vent" !), j'ai préféré prendre du recul, le temps d'une grossesse (!).
Et pendant tout ce temps on a tout dit sur la crise; on a tout dit, ... mais on n'a rien fait. On n'a rien fait, ou presque: on nous a endettés, nous et nos enfants, pour sauver du désastre ceux qui nous y ont plongés.
Certes, il fallait sauver les banques: on a surtout sauvé les banquiers. Il n'était pas difficile pourtant d'écarter de leurs postes tous ces financiers avides, et prêts à recommencer: pour ce faire, il suffisait, tant qu'à endetter la France, de nationaliser les banques et de changer tous les cadres dirigeants responsables. Ainsi, on sauvait l'épargne des Français innocents en sauvant les banques, mais on ne sauvait pas les banquiers pourris.
Sauver les industries de l'automobile Françaises était plus discutable. Bien sûr, il y avait les emplois, comme dans toutes les industries. Mais, dans une économie libérale, pourquoi venir au secours d'entreprises qui, de toute façon, se sont préparées à un avenir à court terme relativement sombre en ratant la mutation énergétique, dans le cadre du "développement durable" comme on dit en novlangue. Le chantage à l'emploi l'a emporté !
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Je n'y connais rien car, je vous l'ai dit en commençant, je suis un béotien en économie politique. Mais je ne suis pas un mouton de Panurge (malgré mon goût pour Rabelais); je ne suis pas un imbécile; je suis un citoyen qui a des yeux et des oreilles. Et "je sens" que ça va mal tourner, si toutefois ça peut encore tourner !